Restaurant Solaire « Le Presage « et de son jardin nourricier Marseille (13012)

Restaurant, bureaux et jardin nourricier

Equipe :

  • Architecte : Jérôme SOLARI
  • Architecte Associé: Léo MARCHAL
  • Bureau d’Etudes Structure : CALDER ingénierie
  • Bureau d’Etudes Fluides : BiodynamiQE
  • OPC : AIKI
  • Paysagiste : SAFRAN / J. CRUZPACK
  • AMO QE: ALBEDO
  • Photos: j. Solari / G.Voinot

Caractéristiques
techniques :

  • Maître d’ouvrageLe Presage
  • SHON260 m²
  • Budget1 005 000 € HT
  • Année2024

Spécificités
environnementales :

  • Cuisine solaire et solidaire
  • Architecture bioclimatique
  • Jardin nourricier / regeneration du site
  • Structure bois et Matériaux bio-sourcés
  • Chanvre projeté
  • Solaire passif / ventilation adiabatique
  • Enduits en terre du site / BTC
  • ECS / Dual SUN
 

Publications

On dit qu’un bâtiment « sort de terre » … Ce qui vit, sort de terre. Ce qui pousse. Ce qui se construit. Ce bâtiment rayonnant donne une enveloppe à des pratiques terriennes. Au final. Celles de cuisiner aux rayons solaires, de cultiver un jardin nourricier, d’utiliser des machines extraordinaires, de servir à table et de manger confortablement.

En amont. L’imaginer, puis le dessiner, puis mesurer ses rêves et les bâtir. Avec des mains. Les mains expertes qui connaissent la matière, son modelage et sa structure. Les mains qui cuisinent, les mains qui dessinent, les mains qui bâtissent. Les mains qui coupent, les mains qui projettent, les mains qui sculptent. Toutes ces mains qui pensent.

L’architecture de ce bâtiment n’est pas le dessin d’un geste ni d’un écogeste. Mais l’écriture d’une idée, la résultante d’un dessin, mûri et forgé autour des matériaux. Le soleil lui donne sa forme, l’ombre ses espaces, la terre ses ingrédients. On dit que ce projet est celui d’un restaurant écosystémique. Le mot n’est pas volé.

Sa structure de bois fait face au soleil, et en protège les espaces intérieurs. Les briques de terre crue du site absorbent le soleil l’hiver pour diffuser sa chaleur le soir. En été, la dalle béton capte la température du sol pour rafraîchir le bâtiment. Les murs de chaux-chanvre respirent les parfums des tonnelles et régulent son humidité. Le fond des casseroles se languit de retrouver les sillons du jardin potager. Les plantes grimpantes s’allongent sur les aciers rouillés et soudés rien que pour elles. Les bourdons butinent les fleurs sauvages avant que certaines couronnent les assiettes. Dans une époque qui nous amène à nous préoccuper de nos ressources, repenser nos usages, et redéfinir les énergies dont ils découlent, il est urgent de prendre le temps bien faire les choses. Le retour au bon sens ou l’architecture bioclimatique.

Bâtir en prenant pour source de projet, en contraintes et avantages, les éléments naturels. Nous croyons parfois nous abstraire des matières, en regardant les étoiles. Et si nous sommes des poussières d’étoiles, c’est bien que notre monde soit fait de matière. Au fond du seau, de la terre et de l’eau.

Ce bâtiment est un manifeste de la construction du futur, d’un futur que l’on souhaite. Un avant-goût de la saveur qu’il aura. Celle des bons ingrédients peu transformés. Celle de la construction collective, de matériaux biosourcés, et d’un engagement sincère. En cadeau. Un îlot de fraîcheur pour Marseille. Un lieu de délices, une démonstration de savoir-faire, pour une jouissance commune.

Texte de Léo Marchal.